Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol                                       PUBLICATION COLLECTION LAURAGAIS-PATRIMOINE

 

LA CHAPELLE DE SAINT JAMMES DE BEZAUCELLE

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MAIRIE DE SOREZE

SOCIETE DE RECHERCHE SPELEO ARCHEOLOGIQUE DU REVELOIS ET DU SOREZOIS

SOCIETE D'HISTOIRE DE REVEL - SAINT FERREOL

 

EGLISE DE SAINT JAMMES - HÊTRE VIEUX DE 450 ANS

site archéologique - patrimoine historique

Commune de SOREZE - Tarn

PROJET DE PROTECTION

 

PROTECTION ET VALORISATION DU PATRIMOINE (commune de SOREZE – TARN)

 

sur LES CHEMINS DE SAINT JACQUES de Compostelle

LE HÊTRE

LA CHAPELLE SAINT JAMMES de BEZAUCELLE

 

LA CHAPELLE

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Environnement archéologique et historique du site.

Dans ce coin de la Montagne Noire, le domaine des « Prats Vieils » où était située cette chapelle appartenait autrefois aux religieux bénédictins mauristes de l’ Abbaye de Soréze.

La petite église servait de paroisse rurale, et les moines y célébraient baptêmes, mariages et sépultures en accord avec le curé de Durfort.

Des inhumations dans le cimetière qui entoure la chapelle sont mentionnées en 1669, 1684 et 1728 dans les archives de Durfort.

Les métairies étaient nombreuses autour du domaine : Grange Vieille, Grange Haute, Grange Basse et le Granjou. Probablement liées aux besoins du monastère de Soréze, ces « granges » étaient des fermes isolées, mais autonomes, ayant des activités agricoles et pastorales.

Après sa destruction à la Révolution et son abandon à la fin du XVIIIème siècle, la chapelle était devenue une motte tumulaire qui fut dégagée en partie en 1952 par une équipe de membres de la Société de Recherches Spéléo Archéologiques du Sorèzois et du Revèlois. Puis la nature avait repris ses droits.

En 2006, le site a été dégagé à nouveau et préservé grâce à un grand mouvement associatif aidé par la mairie de Soréze.

L’autel effondré a été reconstitué, les deux tablettes ont été mises en évidence de chaque côté.

Trois murs renforts sur le mur ouest ont été dégagés ainsi que le chevet aux angles arrondis.

Le chœur est délimité par la base de deux piliers et l’abside est abritée par le grand hêtre. La porte d’entrée est située sur le mur sud, et une petite porte sur le mur nord donnait sans doute accès au cimetière (ou à une annexe bâtie) dont les fondations ont été mises à jour.

L’étude de l’architecture de la chapelle (chevet plat et construction en « opus spicatum ») laisse à penser qu’elle est pré romane.

Elle est sans doute l’une de ces « églises de la croissance » qui du Xème au XIIème siècles ont fleuri dans les campagnes et dont il ne reste que très peu de vestiges.

 

Je m’appelle « FAGUS SYLVATICA », plus connu sous le nom de HÊTRE.

Mon âge est plus que respectable, je suis multi centenaire.      Mes mensurations sont impressionnantes : "tour de taille" 6m, hauteur 18 a 20m diamètre de frondaison 20 à 25m (circonférence plus de 90 m).

Mon allure fait de moi le plus bel arbre et le plus ancien de la Montagne Noire avec mon cousin de la forêt de l’ Aiguille près du « Plo de Nestor »     (commune des Cammazes).  

L’histoire de ma vie est compliquée. Il y a bien longtemps, ma destinée fut modifiée par je ne sais quoi. Mes jeunes pousses ont-elles été broutées par un chevreuil ou un âne ? … Allez savoir …

Je suis traité contre les insectes xylophages, et mon âge avancé fait de moi un vieillard fragile et vulnérable.     Je souffre lorsqu’on grimpe sur mes branches , je respire mal lorsqu’on piétine le sol.

Des amis s’occupent de ma santé (municipalité et collectif associatif), ils m’ont protégé par une palissade grillagée.  Vous pouvez toujours m’admirer, me prendre en photo, ainsi je continuerai à veiller sur les ruines de cette chapelle et sur le vieux cimetière qui se situe à mes pieds.

Merci à vous tous de me respecter …

 

RETOUR FLORE DE LA MONTAGNE NOIRE

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Autrefois la chapelle était connue sous les noms de « Saint Jammes » ou « Saint Jacques de Besaucele ».
Elle était certainement une de ces chapelles qui jalonnaient les antiques chemins de Saint Jacques de Compostelle.
La « Via Tolosana » est proche et Soréze avait un hôpital Saint Jacques.

(photo prise avant les travaux de rénovation début 2006)

 

PLAN DE LA CHAPELLE

OPUS SPICATUM

Construction des murs en « épis de blé ».
Cette technique est rarement utilisée au-delà du XIIème siècle

 

Faisant la jonction avec la plaine, ce chemin empierré (caladé) sur plusieurs kilomètres a du être emprunté par les pèlerins... Il est situé à proximité du site et reliait Soréze à Arfons.

LE CHEMIN CALADE

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PIECES EN ARGENT DIAMETRE 22 A 24 mm EPAISSEUR 1 mm DECOUVERTE PAR Emma boutié le samedi 17 mars 2006 angle sud de la chapelle base de l'étagère en ardoise

 

 

DETERMINATION EFFECTUEE PAR MICHEL DHENIN CONSERVATEUR GENERAL DES BIBLIOTHEQUES (23-03-2006)    BIBLIOTHEQUE NATIONALE DE FRANCE DEPARTEMENT DES MONNAIES MEDAILLES ET ANTIQUES
 58 RUE DE RICHELIEU 75084 PARIS CEDEX 02
 DIZAIN OU BLANC FRANCISCUS DE FRANCOIS 1°, FRAPPE A TOULOUSE ENTRE LE 21 JUILLET 1519 ET LE 31 JANVIER 1549

 

 

 

DROIT :

FRANCISCVS : DEI : G : FRANCORVM REX  (ANNELET SOUS LA 5°LETTRE),

 F COURONNE ENTRE DEUX LYS.

REVERS :

SIT : NOMEM : DOMINI : BENEDICTVM (ANNELET SOUS LA 5° LETTRE), CROIX CARTONNEE DE QUATRE LYS

REFERENCES J. DUPLESSY LES MONNAIES FRANCAISES ROYALES DE HUGUES CAPET A LOUIS XVI (987-1793), N° 856

 

 

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RECONSTITUTION DE LA CHAPELLE DE SAINT JAMMES DE BEZAUCELLE

 

 

VUE GENERALES DE LA CHAPELLE DE SAINT JAMMES DE BEZAUCELLE

 

 l'autel après les fouilles de 1953

 l'autel en 2005 

 l'autel avant restauration en 2005

 

                                             

 vue générale en 2005 le fond apparait Dégagement des déblais 2006 Fin des travaux 2007

SAINT-JACQUES de BeZaucelle.


IGN, 1/25000 Revel 22 44 EST
                                        Coord. Lambert

X = 581,995 : Y = 3126,110 : Z = 696

 

Dans la Montagne Noire, sur la route de Soréze à Arfons, se trouve le lieu-dit Saint Jammes. A 250 m. au nord-ouest de la métairie sur un mamelon (PL.L), les ruines de l'ancienne église Saint-Jacques, ou Saint-Jammes, sont encore visibles.

Elle est mentionnée pour la première fois en 11303. Et en 1255, dans une transaction entre l'abbaye de Soréze avec l'évêque et le chapitre de Toulouse4. Seules des sources graphiques attestent de son existence au XVIIe siècle.

Sur un plan en couleurs de 16685, elle y est figurée entière et semble être entourée d'habitations, mais s'agissant d'une représentation conventionnelle propre au XVIIe siècle, il est bien difficile d'émettre des hypothèses sur son environnement.

De la même année un plan des bois appartenant à l'abbaye de Soréze6 la représente encore debout. Ce plan est intéressant car il tient compte de l'état des édifices mentionnés, comme « les masures del bastimen biel » qui sont représentés en ruines. Toutefois il s'agit toujours de représentations conventionnelles qui ne peuvent donner l'aspect général de l'édifice.

Un autre plan, sans date mais certainement contemporain, puisqu'il s'agit des rigoles qui alimentent le canal du midi7-8, représente Saint-Jacques entouré de son cimetière au nord et à l'est .

La carte de Jean Trinquier, des années 1690 représentant le diocèse de Lavaur, la mentionne aussi (PL.III), ainsi que la carte de Cassini qui la figure encore entière. En revanche le cadastre de 1833 l'a précise ruinée (PL.XLIX-a). Il faut donc croire que cet édifice a été abandonné au XVIIIe siècle, et certainement durant la seconde moitié puisque la gravure, après les travaux de terrain, de la carte de Cassini a été réalisée entre 1750 et 18159.

Faute de documentation, il est difficile de mettre cette église en rapport avec son milieu. On constate, cependant à 1 km au nord-ouest, le toponyme de Castelet. Il ne s'agit actuellement que des ruines d'une ancienne ferme, mais le cadastre de 1833 en plus d'un habitat groupé, présente un parcellaire évoquant un site fortifié. Cela aurait pu correspondre au plan de 1668, signalant les ruines des « masures del bastimen biel », et nous aurait alors donné une date relative de la destruction du château. En fait, le chemin allant de la Grange Vieille à la Grange Neuve signalé, est orienté nord-sud ce qui situe alors ces ruines à l'est de Saint-Jacques, toutefois il s'agit du seul bâtiment mentionné dans le périmètre de l'église. Autre hypothèse, un château dit La Salle, est mentionné ruiné en 1745 à proximité de l'église 10, le toponyme aurait pu, alors, être remplacé par celui de Castelet, mais cela parait peu vraisemblable. Il est aussi possible de mettre Saint-Jacques en relation avec le château de Roquefort, mais la distance11 parait tout de même assez importante pour une utilisation régulière de l'église. De plus, si en 1130, d'après le cartulaire, Roquefort perçoit la dîme, cela sous-entend l'existence d'une église dans ses murs12. Cela dit, on peut retenir la présence de ces trois éléments que sont l'habitat, l'église et un château éventuel.

Orientée, de petite dimension13, elle se compose d'une nef unique rectangulaire, séparée du chœur, de même forme mais plus court, par un retour de mur, en saillie de 80 cm environ L'accès se fait côté sud par la nef, au nord à 1,80 m du chœur, une ouverture a visiblement été obstruée.

Les murs n'excèdent pas 1,50 m de hauteur, mais certaines parties laisse encore apparaître un appareil de moellons, rangés en épis, bloqués à la chaux. Ce système est déjà employé avant l'époque romane, toutefois on peut le rencontrer, ponctuellement aux périodes moderne voire contemporaine. Les couvertures étaient constituées de plaques d'ardoises, comme l'attestent de nombreux fragments, dont certains peuvent être percés.

Le terrain ancien, du primaire, a entraîné l'emploi de micaschistes, et de gneiss, pour l'élévation de l'édifice.

  Bien que le culte de saint Jacques ne remonte généralement pas au-delà du XIè siècle14, la situation, le plan, et la technique de construction, en comparaison avec les autres églises du canton, nous renvoient à une date assez haute, peut être préromane. Mais si l'existence d'une motte et leur rapport était confirmés, cela ramènerait alors la fondation de Saint-Jacques entre le début du X1e siècle et le début du XlI`è siècle.

 

 

1 - Il est difficile de savoir s'il s'agit d'une simple chapelle, ou d'une église, les sources employant sans distinctions les deux termes.
2 - Jammes est en fait 1 `équivalent de Jacques en occitan, il n'existe donc bien qu'un seul hagiotoponyme, cependant c'est Jammes qui reste le plus usité. On retrouve aussi James dans les pays de la Manche, c'est en fait l'équivalent de Jacques en Anglais, mais le rapprochement estmoins évident.
3 - A.D.T., 2 J 1, sinopsis fol° 9. Donation par Pierre et Arnaud de Baure à l'abbaye de Soréze de la moitié de la dîme de Besaucelle et de Roquefort.
4 - A.D.T., 2 J 1, sinopsis fol' 17-18, dans, N. POUSTHOMIS-DALLE, L'abbaye de Soréze, Tarn : recherches archéologiques, Toulouse II, Thèse, 1982, p. .
5 - A.C. Soréze, Plan et figure géométrique des Bois de Monicapel, Trinque bisse et Malconstat, copie de 1827, certifiée conforme le 16 août 1827 à Castres, du plan dressé en 1668.
6 - A.D.H.G., B, Eaux et forêt, Castelnaudary -E 4, Plan des bois appartenant à un religieux de Soréze de Lodève Saint-Benoît.
7 - Certainement entre 1666 et 1681.
8 - A.D.H_G., archives du canal du midi.
9 - Information IGN.
10- Information, Mme. N. POUSTHOMIS-DALLE, livre terrier de l'abbaye de Soréze qui indique que la métairie a été construite en 1745 près des vestiges d'un château, appellé La Salle et de l'église Saint-Jacques.
11 - 2,6km. à vol d'oiseau, au sud-ouest.
12 - A.D.T., 2 J 1, sinopsis fol° 9.
13 - 14,5 x 6m.
14 - M. AUBRUN, op. cil., p.

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